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Notre parcours PMA – Partie 2

par La Petite Frenchie
Parcours PMA, partie 2 - La Petite Frenchie

Hello les Frenchies ! Voici le deuxième article (sur trois) qui va revenir en détails sur tout notre parcours PMA afin d’aborder différents sujets : centre de fertilité, rendez-vous, examens, Insémination Artificielle (IAC), Fécondation In Vitro (FIV), Grossesse Extra Utérine (GEU). L’idée est de vous partager notre expérience sans tabou. Au début, j’étais moi aussi perdue dans ce tourbillon qu’est la PMA. J’ai été en quête de témoignages et diverses informations tout au long de ce parcours. C’est pourquoi j’espère que mon témoignage vous aidera de quelconque façon que ce soit. Toutefois, dans cet article, je vais vous parler en toute honnêteté et transparence. Je ne suis pas là pour enjoliver la réalité ni vous faire paniquer, juste relater les faits : mon vécu, mes ressentis. Être en parcours PMA, c’est un combat pour la vie, pour la créer. Aller en PMA n’est pas un choix à proprement parlé, mais une vraie décision.

RECOMMANDATION : LIRE LA PARTIE 1
TRIGGER WARNING (TW) : grossesse arrêtée

Tout savoir sur notre parcours PMA

Disclaimer : Avant d’entamer la lecture de cet article, gardez bien en tête que chaque parcours PMA est unique, puisqu’il est adapté à votre situation. Peut-être allez-vous vous retrouver dans certains points de mon histoire et pour autant votre parcours est sûrement totalement différent du mien. Faites confiance aux professionnels de santé qui vous accompagnent. Et n’ayez pas peur de leur poser toutes les questions qui vous passent par la tête. Retenez bien qu’il n’y a pas de question bête. Vous allez faire (ou faites déjà) face à un jargon médical bien particulier, des protocoles qui peuvent vous paraître flous, encaisser des émotions fortes, etc. Vous n’êtes pas seul(e)s !

Aussi, je ne suis pas médecin et ne le revendique point. Je vous explique les choses avec mes mots de personne en parcours PMA, peut-être parfois de manière inexacte ou maladroitement exprimée/expliquée. Merci donc de me rectifier avec bienveillance si vous souhaitez apporter des éléments complémentaires.

Partie 2 : grossesse extra utérine, opération, bilan post-op et passage en FIV

Mardi 19 Septembre 2023, nous avons la remise des clés de notre maison prévue à 17h. Après 2 ans de travaux, nous attendions ce moment avec impatience. Dès le matin, je suis prise de douleurs au ventre. J’en avais déjà eu un peu la veille. Toutefois, je sais que cela peut arriver. Après tout, c’est peut-être normal. Et puis, je ne sais pas ce que ça fait d’être enceinte. Par conséquent, je souffre en silence tout en travaillant. Sauf que, plus les heures avancent, plus la douleur est vive. Je préviens Jordan par sms et répète en boucle sans savoir pourquoi « j’ai l’impression que je suis en train de crever ». Au final, tout prendra son sens quelques heures plus tard. Comme quoi, il est important de s’écouter. Vraiment. Non, vous n’exagérez pas !

Avec la livraison tant attendue de notre maison, je recule l’échéance espérant que cela finisse par passer. Grosse erreur. 15h, je craque et appelle le centre de fertilité en expliquant la situation. Ils me conseillent sans tarder de me rendre aux Urgences Maternité. Jordan rentre en catastrophe du travail et m’emmène à l’Hôpital de Purpan. Dans la voiture, je hurle de douleurs. Chaque mouvement, chaque secousse me broie le ventre. Je peine même à sortir de la voiture. Fort heureusement, je suis rapidement pris en charge et mise dans un fauteuil roulant. Je pars seule aux admissions laissant Jordan derrière moi. Je ne le sais pas encore mais ce n’est que 8h plus tard que je le reverrais.

Aux admissions, je fais face à un personnel plus occupé à rire et à se faire des blagues qu’à travailler. Et moi, de l’autre côté, qui attend en larmes me tordant de douleurs que quelqu’un s’adresse à moi. Cela se voyait que j’étais mal-en-point. Je n’arrivais même pas à tendre mes papiers d’identité tellement je souffrais. Et le pompon sur la Garonne. À la question « avez-vous déjà été admise ici ? ». Je réponds « non, jamais ». La personne en charge de mon admission rétorque à moitié morte de rire « ah bah ça, ça ne m’arrange pas parce que je vais devoir créer votre dossier ». Franchement, ce n’est pas grand chose mais faire preuve de si peu d’empathie et de bienveillance, ça m’a scié. Pendant que je m’inquiétais de perdre mon bébé, elle, ça l’embêtait que je ne sois jamais venue aux Urgences Maternité. Classe.

Ensuite, je reste sur un brancard dans un coin derrière un rideau seule pendant 5 longues heures. Je pleure non stop. Je souffre le martyr. Aucun médicament administré ne me soulage. Je ne le comprendrais que plus tard, mais la prise de sang faite sur place démontrera un taux normal de bêta hCG (qui continuait de bien augmenter). C’est donc sûrement pour cette raison que mon cas ne leur semblait pas urgent. Et pourtant, il l’était puisqu’il s’agissait d’une urgence vitale.

Durant ce laps de temps, je n’ai pas accès à Internet. Par conséquent, je ne peux pas tenir au courant Jordan. De son côté, il a interdiction de venir me voir car mon stade de grossesse est en dessous de 20SA. Quand il ira demander de mes nouvelles, on lui dira qu’on ne peut pas lui répondre. Et je peux comprendre, ils sont débordés. Mais c’est difficile à gérer comme situation. Jordan prend la décision d’annuler la remise des clés et de la reporter au lendemain 10h sans même trop savoir si cela allait être possible.

Au bout de 5h, on me réalise enfin une échographie. La gynécologue a dû mal à comprendre ce qui se passe. Elle voit bien un gros épanchement. Elle décide de me laisser en observation encore 3h pour vérifier si cela s’accentue. Là, je déchante : devoir attendre 3h de plus ainsi. Une vraie torture. 3h plus tard, nouveau contrôle, l’épanchement a grossi. Elle m’explique qu’il va falloir immédiatement réaliser une cœlioscopie sous anesthésie générale afin d’aller en exploration pour déterminer ce que j’ai. Elle a deux pistes : kyste ovarien ou grossesse extra utérine. Il faut donc sans plus attendre que je parte au bloc.

Quelques minutes plus tard, Jordan débarque enfin. Je n’ai même pas le temps d’être soulagée de le voir qu’une infirmière me lance : « bon, j’vous laisse tout lui expliquer » et s’en va. Déjà que je tentais d’encaisser à la fois la douleur toujours aussi vive, la peur de perdre mon bébé et l’annonce de l’opération sous anesthésie générale, me voilà à débriefer Jordan sur ce qu’il vient de se passer durant ces 8 longues heures. À la fin de mon récit, le pauvre est complètement paniqué. Il n’arrive à masquer son inquiétude. Et je le comprends, il est en attente depuis 8h et se sent impuissant face à la situation. Alors, je tente de le rassurer tout en essayant moi-même de rester calme. Je ne laisse rien transparaître de ma propre panique. Pendant ce temps, l’anesthésiste passe me voir afin de préparer l’opération.

Minuit, c’est l’heure ! Arrivés au bloc, je suis prise en charge par 3 adorables femmes. Je suis d’un coup dans une ambiance plus rassurante. Elles essayent de me détendre au max tout en m’installant en douceur. Elles m’expliquent comment tout va se dérouler. L’une d’entre elles me dit « pour vous aider à vous détendre au moment de l’anesthésie, vous pouvez écouter la musique de votre choix ». Puis, ajoute « bon, on vous avoue que si vous nous dites Jul, on ne va pas être très emballés mais on le fera quand même ». Je rigole et rétorque « rassurez-vous, moi je veux plutôt Macumba de Jean-Pierre Mader ». Elles rigolent toutes et m’expliquent qu’elles sont fans des années 80. Ce à quoi je réponds que moi aussi. Et nous voilà à discuter de ça pendant quelques minutes. Bref, c’était un petit moment de joie dans ce moment si difficile.

C’est parti, l’anesthésie commence. La musique se lance, et je les entend toutes fredonner « Au Macumba, Macumba. Elle danse tous les soirs ». Cela me fait sourire. Je suis donc complètement sereine. Et puis, plus rien. L’anesthésie a fait son job.

À mon réveil, tout se passe bien. À part une envie soudaine de vomir qui a été traité par l’injection d’un médicament me soulageant instantanément. Je reste 1h sous surveillance en salle de réveil. Ensuite, je suis montée en chambre individuelle. En essayant de me mouvoir, je me rends compte que mon corps est vraiment très douloureux.

Jordan me rejoindra vers 6h du matin. À ce moment précis, nous sommes encore dans le flou total. Car oui, nous ne connaissons toujours pas l’issu de cette opération : suis-je toujours enceinte, ou non ? Malgré tout, au plus profond de moi, je veux garder un tout petit espoir. Ce n’est que vers 8h que la gynécologue obstétricienne – qui m’a opéré – viendra me voir pour m’annoncer le verdict. Même si c’est la procédure, c’est terrible à vivre.

Elle m’annonce donc que l’intervention n’a pas démontré à 100% que c’était une GEU. D’autant plus que mon taux de bêta hCG qui continuait de bien augmenter. Mais qu’en effet, après exploration au bloc, j’étais en hémorragie interne et que ma trompe avait été touchée. Ainsi, au vu de tous ces éléments, elle a pris la décision de tout retirer et d’aspirer l’embryon. Fort heureusement, ma trompe n’est que très légèrement abîmée. Elle m’indique avoir dû simplement faire un petit point de quelques millimètres. Un point positif.

D’ailleurs, autre point positif (car il faut toujours essayer d’en tirer même dans les situations les plus douloureuses) : cette opération a permis de vérifier mon endomètre. En effet, cela faisait des années qu’on me suspectait une endométriose (en plus, de ma fibromyalgie). Or, après avoir consulté une gynécologue spécialisée dans l’endométriose, j’avais refusé de me faire diagnostiquer puisqu’il fallait impérativement passer par l’étape de reprise de la pilule. C’était un refus non négociable pour moi. Alors, j’ai laissé tomber. De plus, j’ai toujours été persuadée à 100% de ne pas en être atteinte. Au final, j’avais raison.

Devant rester en observation jusqu’à 16h, nous n’avons même pas le temps d’encaisser le coup que Jordan est obligé de partir réaliser la livraison de la maison, seul. À 16h, je sors de la clinique. Et là, il faut faire comme si de rien n’était. En effet, personne de notre entourage n’est au courant de notre désir d’enfant et encore moins de notre parcours PMA. Alors, il faut trouver une solution pour mentir à tout le monde sur ce qu’il m’était arrivé. C’est là que j’ai l’idée de me servir de ce que la gynécologue avait suspecté, un kyste ovarien. Ainsi, je ne mentionne ni la grossesse ni le parcours PMA.

Bien évidemment, on me conseille d’être au repos pendant plusieurs jours pour me remettre de l’opération et pour me laisser le temps de bien cicatriser. Mais à peine sortie, la réalité est tout autre. La vie reprend immédiatement son cours. Nous enchaînons pendant 3 semaines avec le déménagement et nettoyage de notre ancien appartement ainsi que l’emménagement de la maison, l’AG de notre co-propriété, la pose de notre cuisine, etc. C’est éprouvant autant physiquement que psychologiquement pour Jordan et moi. Heureusement pour moi, malgré ce non repos, je me suis rétablie en totalité après 2 semaines. Et, tout a très bien cicatrisé. Bon, je ne vous recommande pas de faire comme moi hein.

Octobre – Décembre 2023 – Bilan post-opératoire + passage en FIV

Milieu du mois d’Octobre, nous avons un rendez-vous visio avec notre gynécologue du centre de fertilité. Je lui explique en détails ce qui s’est passé. On fait donc le point sur la situation. Elle essaye de nous rassurer. Ensuite, elle nous explique que d’après elle, il est possible qu’on passe en FIV. Tout cela doit bien évidemment encore être confirmé en réunion multidisciplinaire.

Là encore, je suis partagée. D’un côté, au vu de comment avait terminé notre première insémination artificielle, je n’avais pas envie de revivre exactement le même processus, par peur. Le fait de passer en FIV donc avec une technique différente et plus poussée me « rassurait », si je puis dire. Et d’un autre côté, qui dit passer en FIV, dit un protocole beaucoup plus lourd avec notamment une ponction. L’insémination artificielle est en soi une technique plus « simple », moins invasive.

Aussi, je pensais – à tord – qu’en FIV, une grossesse extra utérine pouvait être évitée puisque l’embryon est placé directement dans l’utérus. Or, il n’en est rien puisque pour la petite histoire, la toute première FIV réalisée dans le monde a conduit à une GEU. La première naissance viable par FIV sera Louise Brown et aura lieu en Grande-Bretagne en 1978.

Par conséquent, c’est un peu la douche froide pour moi car je pensais au contraire réduire mes chances de GEU. Rien que le souvenir de cette douleur atroce – que j’ai ressenti pendant des heures et des heures – m’est insoutenable. Au delà de la douleur, c’est tout ce qui s’est passé dans son ensemble qui reste un traumatisme. Partir au bloc sans savoir si on va t’enlever ton bébé, ou non. Car oui, même si j’étais encore qu’aux prémices cette grossesse, elle a quand même existé à mes/nos yeux.

En attendant d’en savoir plus, je passe deux nouveaux examens :
– un test de transfert qui permet de s’assurer de l’absence de difficulté à passer le col lors d’une insémination ou d’un transfert embryonnaire. Il se réalise vessie pleine et est indolore. Le résultat ne montrera aucune anomalie.
– une hystérosalpingographie qui consiste à introduire par le vagin un produit opaque aux rayons X dans la cavité utérine et les trompes puis à prendre des clichés radiologiques. Elle apporte des renseignements utiles sur la perméabilité des trompes. Celui-ci se fait vessie vide et peut être douloureux. Après l’examen, il est aussi conseillé de porter une protection hygiénique. Personnellement, je n’ai pas trouvé cela très agréable mais ce n’était pas affreux comme j’avais pu le lire sur Internet. En rentrant chez moi, j’ai eu quelques douleurs dans le bas ventre, semblable à des douleurs de règles après l’examen. Avec la prise d’un médicament pour me soulager, c’est rapidement passé.

Fin Octobre, je suis de retour à l’hôpital de Purpan pour le contrôle post-opératoire avec la gynécologue obstétricienne qui m’a réalisé l’intervention. Je suis physiquement complètement remise, mentalement c’est autre chose. Mes cicatrices sont propres. Quant à mes règles, elles sont revenues seulement quelques jours plus tard. Tout va bien. Elle me remplit un document donnant son accord afin que je puisse reprendre le parcours PMA. Document exigé par ma gynécologue du centre de fertilité.

Novembre 2023. Déjà un an que nous sommes en parcours PMA. À la fois, le temps passe si vite et nous paraît pourtant si long. Courant du mois, nous avons la confirmation de notre passage en FIV. La première étape ? Assister à une réunion d’information obligatoire sous forme de webinaire, tenue par une biologiste de la Clinique Croix du Sud. Cette réunion a pour but de revenir en détails sur le parcours FIV.

Les résultats de mes 2 examens précédemment prescrits étant bons, notre gynécologue nous remet le nouveau protocole de stimulation. La prochaine tentative est prévue initialement courant Décembre. Toutefois, avec la période des fêtes de fin d’année, c’est le moment le plus chargé de l’année pour moi notamment avec ma marque de bijoux. J’ai entre autres 2 marchés de Noël avec une sacré amplitude horaire. Pour nous, ce n’est pas judicieux ni prudent de réaliser un protocole de stimulation, une ponction et un transfert d’embryon à ce moment là.

Nous décidons donc de reporter ça à Janvier. Bien que ce soit difficile sur le coup, avec le recul, c’était une sage décision. D’autant plus que le mois de Décembre est plus qu’intense. Et que j’ai fait face à d’énormes douleurs inexpliquées à mon épaule gauche réduisant considérablement sa mobilité.

Sauf que, pour planifier la prochaine tentative en Janvier, il faut que mon cycle ne démarre pas avant le 28 Janvier en raison de la fermeture annuelle du centre pour les fêtes. En effet, durant un petit laps de temps, les FIV et inséminations ne sont plus pratiquées. Ayant un cycle plutôt régulier, les calculs sont bons. Mais c’est sans compter qu’elles décident de se pointer le jour de Noël, le 25 décembre. Pliée en deux, mon moral est au plus bas. Pourtant, c’est assez rare que j’ai de grosses douleurs de règles. Un coup dur puisque cela signifie qu’il faut reporter l’intervention à nouveau d’un mois. L’attente est votre pire ennemi en PMA.

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Temps de rédaction de l’article : 3 heures

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